À deux jours de son dernier défilé, Manu a voulu invoquer l’ordre en durcissant le ton, tout en parodiant le clip « Au DD » du duo PNL.
On va se permettre le désordre en marche, et commencer par la fin de son allocution de campagne (vaccinale, mais seulement en partie) :

Le 1er octobre verra arriver l’incroyable et nécessaire réforme de l’assurance-chômage. Vous comprenez, celles et ceux qui ont perdu leur emploi pendant cette crise pandémique et rejoint les rangs des assistés de ce pays de fainéants vont devoir découvrir la recherche d’exploitation (de travail, NDT) et le désert social du chômage, mais avec des règles un peu plus corsées, parce que c’était trop facile jusqu’ici.
Grâce à la baisse des impôts sur les sociétés, Manu Ier s’est félicité de la fluidification des flux de l’argent, et les Français ne voient que la pluie en juillet pendant que lui croule sous les billets du ruissellement.
Et puisqu’il trouve notre société trop inégalitaire, il repart en guerre contre les retraites en justifiant sa pensée complexe par le vieillissement de la population. Une idée si neuve qu’on craint une sur-diffusion de gouttelettes de Covid, tant la poussière qui la recouvrait nous fera éternuer de concert. C’est drôle, depuis qu’on retarde les départs à la retraite, l’espérance de vie baisse, mais il n’a pas eu le temps de lire le mémo… Dès que tout le monde aura pris ses quatre doses, on aura le droit de travailler plus longtemps. Merci Manu !

Il semblerait en effet que Manu-le-jeune-vieux-décideur-suprême n’ait pas le temps d’exercer à la fois son poste d’unique épidémiologiste de France et son mandat de président. Cela nécessiterait en effet de se renseigner sur les travaux et les chiffres présentés par les économistes. Ces chercheurs qui doivent sûrement pratiquer l’islamo-gauchisme… Sans doute s’est-il réveillé d’un rêve mouillé le matin du 12 juillet, dans lequel il pouvait faire fi de tout bon sens et de toute vérité au profit d’une idéologie utopiste que lui envieraient les nouveau-nés, qui eux ne savent pas faire rentrer les carrés dans les ronds. (Merci @Waly Dia, pour tout)

D’habitude, quand le gouvernement veut étouffer un embrasement dû à une réforme sociale, il allume un plus grand feu quelques jours plus tard, un peu plus loin.
Pour le coup, Manu a innové : il a tout brûlé avant de relancer ses réformes dans les cendres.

Parlons donc de ce qui anime majoritairement le débat public : la première partie de son allocution.

Avant toute chose, chez Enlysée, on est tous vaccinés à double dose, on croit à une stratégie de réduction des cas graves pour sortir de la crise, et on est prêts à en discuter sans insulter ou prendre de haut les personnes qui hésitent à le faire, ont des doutes, ou se sentent pris pour des imbéciles par un gouvernement qui ne leur a jamais menti.

A l’Elysée, on ne sait pas trop s’il est vacciné mais il a tout compris, alors vous allez bien faire comme il dit.
Vous les soignants allez pouvoir retourner galérer, et d’ailleurs, rendez les médailles.
Vous avez peut-être chopé dix fois le virus à l’hosto, mais il faudra quand même vous vacciner, sinon vous ne serez pas payés ; les chiffres ça compte dans un sens, mais pas dans l’autre.
Alors que la restauration a perdu le gros de son corps professionnel pendant la crise, vivement que les gens qu’on applaudissait au début de celle-ci aillent eux aussi rendre leurs blouses blanches et jouer au chômage avec les autres, las d’être méprisés et sous-payés.

Les autres, vous allez pouvoir faire plein de trucs cools : boire des cafés mouillés en terrasse, aller au cinéma voir des films français plus ou moins mauvais, dépenser votre RSA pour nourrir votre famille 10 jours sur 30, voyager dans des régions qui brûlent à cause du réchauffement climatique… Bref, aucune contrainte mais il faudra vous faire vacciner, sinon c’est confinement sans sommation.
Et n’oubliez pas que dès l’automne, il faudra ajouter à tout cela un budget PCR, devenu payant et obligatoire pour faire la moindre emplette.
D’ailleurs la police pourra venir vérifier si vos papiers sont à jour, et vous sanctionner sans avoir à porter un matricule ni être elle-même vaccinée.
Heureusement que le Manager de la Start-Up Nation nous a rassuré d’un
« Nous allons discuter… Mais il faudra prendre des décisions. »

On espère en tout cas qu’il a apprécié d’assister seul à sa parade du 14, avant de remettre la légion d’honneur au Superpréfet Lallement, Premier Éborgneur de France, pendant que sa compagne distribuait de jolies bises sans masque. Faites ce que je dis, pas ce que je dis.

Que reposent en paix dialogue et logique, avec la démocratie