Alors que ce midi Edouard Bololo Philippe exécutait avec brio la plus belle danse de la pluie que notre pays ait jamais vu, revenons ensemble sur cette joyeuse première semaine de la France enfin En Marche :

La joie commença lorsque plus d'un million de personnes lancèrent partout sur le territoire de glorieuses et émouvantes randonnées, les plus privilégiées d'entre elles bloquant perfidement le pays pour défendre le régime des retraites de tous.

À la télévision, les journalistes cherchèrent vainement des usagers mécontents... Les rares interviewés répondirent qu'ils soutenaient la grève et qu'ils avaient de bonnes chaussures.
Sur les plateaux, les politiques vinrent avouer qu'ils n'avaient plus vraiment ni faux arguments ni effets de langage, et qu'il valait mieux laisser planer le doute que d'expliquer les choses à ces fainéants de Français. 
Le risque des explications étant l'augmentation du nombre de randonneurs… 

Heureusement, Criri Castaner avait envoyé des textos à sa police pour lui dire "tkt bb, toi c pa pareil". Cela n’empêcha point la police de manifester, ni de prendre la parole pour gueuler.

On a souri en apprenant que Jean-Paul Delevoye, haut commissaire aux retraites et auteur du texte qui justifie la réforme, avait oublié qu'il travaillait dans le secteur des assurances (grandes gagnantes du système à points). Ce n'était qu'un oubli, il a démissionné sur le champ. Ouf!

On a ri en lisant que Manu et lui taillaient la bavette avec Blackrock, nommément les plus grands spécialistes des fonds de pension, très intéressés par cette superbe réforme.

On s'est époumonés lorsque le lendemain, Jean-Paul a admis avoir encore oublié un point de son activité entrant en conflit d’intérêt avec ses fonctions… Cet homme a des problèmes de mémoire, nous comprenons donc qu'il ne se souvienne pas de 1995.

Et c’est ce midi qu’on a vraiment cassé nos zygomatiques... 

Après 7 petits jours de grève, le gouvernement a envoyé à la barre son premier Ministre: en 50 minutes, Edouard nous a livré l’intégralité des expressions de la langue française pour entourer un discours technocratique digne des plus grands joueurs de flûte.

Il a tenu le cap, quand bien même ses arguments avaient déjà été démolis dans la presse la semaine dernière.
Il a quand même essayé de désolidariser les randonneurs « déjà actifs », en annonçant que la réforme ne s'appliquerait qu'aux « plus jeunes », nés après 1975. 

Résultat : depuis son discours, celles et ceux qui ne sont rien appellent à durcir la grève. Quelle réussite ! 

Racontez nous vos histoires de grève dans les commentaires !

Bravo à toutes et à tous, et bonne grève reconductible !